Au total, trois hommes et trois femmes s’affrontèrent lors du concours de poésie, rivalisant par la beauté de leurs mots et la pureté de leurs sentiments pour s’attirer la faveur de la Jouvencelle et ravir les coeurs de l’assistance et des dames du jury. Après moult discussions, il fut décidé que les vers de dame Melara Ambrose étaient les plus délectable. Jeors Rivers, le bâtard de la maison Vypren, fit contre toute attente une prestation qui troubla ces dames et qui fut récompensée par une mention particulière du jury. De même le texte de dame Jynessa Meadows fut salué avec entrain.
Le vent dispersera les graines de l'amour 
Chantant, il posera sous ses jolis atours 
Les promesses de jours souriants et jolis 
Plein d'espoirs il envoie des cœurs au bel ami 
Las ! Détourné de la fleur nourrie de ses sourires 
Il s'envole vers une autre, la laissant aux soupirs 
Et c'est l'obscurité qui rejoint l'espérance 
Noyant sous le chagrin les pensées de romance
Mais le soleil chaud aux rayons chatoyants 
Reviendra je le sais sous les traits du levant 
Plus beau et plus vaillant que tous ceux du passé
Il saura, hésitant, se faire bien pardonner 
Et prendra contre lui ce cœur abandonné 
Pour donner sa valeur aux jours du présent.
Rouge coule mon sang, et rouges sont mes rêves. 
Seul palpite le coeur que transperce ma lame, 
Et seul m'est dédié le râle du gibier.
Ma naissance moquée du blanc m'a spolié, 
Ma vie se consume rongée d'un feu sans flamme, 
Et l'automne avant l'heure fait mourir ma sève. 
Mais elle m'est apparue la dame en vert et blanc, 
Et mon âme vire aux teintes du printemps, 
Mon coeur blessé frémit à d'inconnus tourments,
Car amour et non plus mort fait bouillonner le sang. 
Dame, repoussez-moi, pour mes couleurs, mon rang, 
Mais pour vous, je verserai, même en vain, mon sang.
Quand je le vois, tout témoigne de mon désir : 
Mes yeux, mon visage, ma pâleur. 
Aussitôt je tremble de peur 
Comme une feuille dans le vent 
Et je n'ai pas plus de sens qu'un petit enfant ...
Voilà comment je suis prisonnière d'Amour. 
Ah! Que d'une femme ainsi conquise, 
Un Lord peut avoir grand pitié !
Bon Lord, je vous demande 
Que d'être accepté pour amante. 
Je vous servirai en bonne Dame, 
Quelle que soit ma récompense.
Me voici tout à vos ordres : 
Être fidèle et douce, gaie, courtoise ! 
Vous n'êtes point un loup ni un lion, 
Vous ne me tuerez pas, si je me rends à vous  !
Bonjour ma mie, bonjour mon heure 
Mon doux printemps, ma douce fleur 
Ma mignardise, mon amour 
Mignonne les sept te doivent bonjour
Ma mie donne moi le crédit 
De te baiser sans contre-dit 
Mon cœur pour toi vit en émoi 
Hors donc la belle baise moi
Hélas donc ne le veux-tu pas 
Vrais dieux c'est un étrange cas 
Ingrate de me refuser 
Si peu de choses qu'un baiser
Bonjour ma mie, bonjour mon heure 
Mon doux printemps, ma douce fleur 
Ma mignardise, mon amour 
Mignonne les sept te doivent bonjour
Je t'ai cru perdu, Oh, reflet de mon cœur, 
Au mieux trop semblables, les battements d'Amour 
Me parvenaient encore, me parviendront toujours 
Mais tu étais si loin, raison de mon bonheur.
Je t'ai cru disparu, et mes rêves seulement 
Me laissaient entrevoir un espoir que pourtant, 
Je refusais de croire, et malgré tes sourires 
Je me forçai à ne conserver qu'un souvenir.
Et voilà que ton regard s'est sur moi arrêté 
Voilà que tout à coup, soleil de ma vie 
Vous êtes de retour, vous mon si bel aimé
Ne m'en voulez pas trop si je suis éblouie 
Ne m'en voulez pas trop de ne pas avoir su 
Que c'est à vous que j'ai toujours appartenu
Le cœur est une rose à l’orée du printemps 
Le moindre rayon d’or fait surgir un bouton 
Chaque pétale crie « oh, j’espère, j’attends ! » 
Chaque frimas peut tuer une frêle passion.
Le cœur est une rose au plus fort de l’été 
Il éclôt langoureux sous le soleil brûlant 
Ses couleurs sont douleurs et plaisirs emmêlés 
Il veut être cueilli et veut être vivant.
Le cœur est une rose aux derniers jours d’automne 
Il se sait trop mortel et pourtant son carmin 
Est si vieux qu’il est vif ; les souvenirs lui donnent 
La chaleur du soir même au creux du froid matin.
Le cœur est une rose aux crocs blancs de l’hiver 
Plus épine que fleur, il se tend comme un piège 
Et le froid le maintient, cassant comme le verre 
Prisonnier éternel dans un tombeau de neige.
Mais un jour, grelottant, 
Sans espoir, en guettant 
Sur le visage aimé un sourire éclatant 
Le cœur est une rose à l’orée du printemps